Turquie : le chewing-gum présidentiel fait honte à la France

Voici un article intéressant extrait de « Marianne » relatif au sens de la politesse et de la délicatesse de « notre » Président. On connaissait le SMS devant Benoît XVI au Vatican. Nous avons maintenant le chewing-gum devant le Président turc. Décidément, l’inculture de sarko lui fait même oublier les règles élémentaires de la politesse (celle qu’on enseigne à nos enfants et à nos petits enfants):

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« Voilà une nouvelle frasque promptement recouverte par le remaniement ministériel : devant son homologue turc, Nicolas Sarkozy a mâchouillé un chewing-gum comme un vulgaire sauvageon du 9-3. Ce qui inspire quelques réflexions peu amènes à Philippe Bilger.

Quand je l’ai lu, je n’ai pas voulu croire à cet épisode. Presque rien, une broutille, pas de quoi fouetter un président, des principes désuets, une politesse ringarde… Comme il n’y a eu aucun démenti et que je n’ai pas relevé de réaction médiatique, je demeure effaré tout seul. Ce n’est pas grave. Je sais bien que cette fin de semaine ou peut-être lundi nous apporteront une nouvelle que la plupart des citoyens attendent depuis plusieurs semaines. Le départ, enfin, de Michèle Alliot-Marie. Même si elle a du courage dans l’adversité, il ne faut pas oublier qu’elle seule est responsable de cette dernière. Il y a bien sûr les inévitables amers comme par exemple Yves Jégo qui voudraient voir, par une sorte de bienheureuse contagion pour eux, le Premier ministre être remplacé et embarqué dans le même naufrage (20 Minutes, nouvelobs.com). A chaque jour suffit son exclusion ! De quoi s’agit-il ? La Turquie a reçu la visite éclair du président et par la voix de son Premier ministre Erdogan a fait part de sa désapprobation, voire de son humiliation devant cette escapade trop rapide. Je ne crois pas que ce pays ait été consolé par la comparaison avec le président Obama qui n’aurait pas bénéficié de plus d’heures de la part de Nicolas Sarkozy. Les Etats-Unis, avec leur puissance, ne pouvaient pas se sentir affectés par une telle péripétie. La Turquie, si.

Ce n’est pas l’essentiel. C’est dans ce climat qui à l’évidence n’était pas au beau fixe que le maire d’Ankara, accueillant Nicolas Sarkozy, a décidé de mastiquer un chewing-gum puisque notre président faisait de même. Il faut se pincer pour le croire. Notre représentant, dans le cadre d’une visite officielle, faisant preuve d’une telle indélicatesse, cela dépasse l’entendement !

Se rappeler les précédents ne console pas, bien au contraire. L’expropriation du Pavillon de la Lanterne au détriment de François Fillon, à peine le président élu, m’est apparue d’emblée comme le signe que nous allions vers une République du « bon plaisir ». C’est bien parce que je le décrète. Le « casse-toi, pauvre con », on en a trop parlé et cette réplique grossière suivait une offense d’un citoyen lui-même malappris. Mais le chewing-gum ? J’ai honte pour le maire d’Ankara, pour le président. Et pour moi. Parce que Nicolas Sarkozy porte symboliquement à l’étranger, sur sa personne, dans ses attitudes et avec ses discours, la communauté nationale tout entière en chacun de ceux qui la composent, gauche et droite confondues.
Cette impolitesse devient la nôtre et nous devons l’assumer, en souffrir avec lui. S’il la regrette. Je suis d’autant plus sensible à cette allure du quotidien – on ne s’adresse pas à autrui avec un chewing-gum dans la bouche, notamment – qu’à la cour d’assises (je sors d’une session passionnante grâce à une nouvelle présidente et à des jurés exemplaires) le premier jour, lorsqu’on établit la liste définitive des jurés, je leur demande, s’ils sont tirés au sort, de songer à éteindre leur portable et à ne pas mastiquer un chewing-gum.

Parce qu’ils sont le peuple français et que pour s’acquitter d’une mission aussi éprouvante qu’honorable, aucune médiocrité ne peut être tolérée. L’apparence est d’abord ce qui donne confiance, rassure. Pour ma part, si j’étais l’accusé ou la partie civile, je m’inquiéterais devant des comportements vulgaires qui me laisseraient craindre le pire sur le rapport de CES juges avec leurs exigences de fond. Le plus triste est que ces dérives sont susceptibles de toucher des magistrats, des avocats, des experts, des témoins, même des enquêteurs de personnalité ou des fonctionnaires de police. Parce qu’on est le peuple ou qu’on s’adresse au peuple, une rectitude de la forme n’est pas négociable.

C’est évidemment encore plus éclatant pour un président de la République. Je crains que cet incident ait causé si peu d’émoi, non seulement à cause d’une actualité chargée, mais parce qu’il est révélateur d’une indifférence de presque tous à l’égard de cette impolitesse-là, qui en tout cas a blessé le maire et au-delà de lui la Turquie. Doit-on admettre que les Français, eux-mêmes de plus en plus abandonnés à l’oubli prétendument libérateur d’une forme respectueuse d’autrui, se soucieraient comme d’une guigne de ce qui m’insupporte ? Le chewing-gum présidentiel ne serait-il pas celui de tous ? J’espère que non. On ne sait jamais où mettre le chewing-gum quand on l’enlève ou quand on vous enjoint de le sortir de votre bouche. Il ne collera pas à la France, au moins ? »

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2 réponses à Turquie : le chewing-gum présidentiel fait honte à la France

  1. Admin dit :

    Carlita ne devait pas être là, autrement elle aurait spontanément sorti son beau mouchoir blanc pour faire disparaitre fi-ça ce disgracieux chewing-gum présidentiel :mgreen:

  2. Bernard dit :

    machouiller du chewing gum au pays du « loukoum » *

    c’est un manque evident de culture… et de savoir vivre

    quel grossier personnage :angry:
    *décidement il en « rat« pas une :bing:

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